Les personnes en situation d’handicap et la valeur du travail dans leur vie

Les personnes en situation d’handicap et la valeur du travail dans leur vie

festv1.ma

Penser aujourd’hui l’évidente activité humaine du travail, c’est penser essentiellement la catégorie économique la plus centrale dans la vie de chaque personne. C’est penser le travail comme essence de l’homme, du moment qu’il génère chez lui un genre d’humanité et de singularité. Et le problème s’accentue encore quand cette humanité concerne spécifiquement les personnes en situation d’handicap. Il s’agit là d’insister sur sa nature comme étant un droit humain, sur ce qui peut offrir à ces personnes en termes d’autonomie et de valorisation sociale, ainsi sur la productivité que concrétisent ces personnes dans cette sphère bien particulière de la société.

Travail et handicape, c’est un rapport qui peut paraitre bizarre, absurde, voire même scandaleux, vue l’exclusion historique de cette catégorie sociétale dans les sphères socio-professionnelles. Toutes les chartes internationales confirment l’aspect élémentaire du droit de travail dans la vie des personnes en situation d’handicape. Ce qui les poussent à revendiquer milles fois par jour ce droit, en cassant les barrières et gommant les frontières entre handicape et insertion professionnelle au travail. Mais malheureusement, au lieu de mettre en charge des politiques gouvernementales destinées à cette catégorie précaire, des politiques qui aident à réhabiliter et faire intégrer encore ces personnes au sein de leur entourage, on cherche toujours à éterniser la vision négative misérabiliste envers elles.

Il est clair que le taux de chômage chez les personnes en situation d’handicap est extrêmement élevé. Dans le contexte politique marocain, depuis 2011 jusqu’à nos jour, le gouvernement a organisé juste deux concours unifié pour ces personnes, sous un climat de mécontentement extrême. 250 postes réservés dans les deux concours est un chiffre très minime, selon ce que disent la totalité des candidats. Cela veut dire que la grande importance accordée au travail est normale chez les personnes handicapées, pour la simple raison que la durée et la dureté du chômage font du mal social et psychique au fil du temps d’une manière atroce. Et parce que le travail n’est pas juste un moyen pour gagner une vie, il fait jouer sur la table de la citoyenneté toutes les cartes de la dignité, de l’égalité, de la justice sociale, de l’expressivité de soi et de l’émancipation.

La dimension expressive de la réalisation de soi dans un tel ou tel travail marque l’immense volonté de ces personnes de prouver leurs compétences magiques dans le cadre de la profession. Loin de tout hommage à cette catégorie sociale, loin de tout éloge de son effort compétitif résistant, elle a largement matérialisé le sens pratique de sa productivité dans des différents secteurs. Du fait, le passage de la production à la productivité de ce travail se matérialise dans la tache fonctionnelle que réalise la personne handicapée en question. Il faut seulement qu’elle soit attachée à sa spécialité académique, qu’elle ait un bon lien social avec les collègues dans le milieu professionnel et qu’elle soit toujours prise en compte comme étant une personne à besoin spécifique en matière du genre social. Notons bien que la productivité de la personne handicapée est marquée aussi dans le secteur privé, en se basant sur certains cas qui ont vécu l’expérience.

A partir de ce dit, certes, le travail est un véritable facteur de production ; il permet de modifier et de changer la situation sociale de soi et de l’autre, comme il permet de créer de la valeur pour la personne qui travaille. Il est un moyen, mais il est aussi une liberté créatrice qui donne une sorte d’individualisation au travailleur. Du fait, il ne faut pas l’enterrer, ainsi enterrer parallèlement le travailleur dans le niveau matériel du moyen, mais essayer toujours à le dépasser vers une créativité, une productivité, une valeur post-matérielle, puis une essence humaine. Quand le volet matériel serait déjà garanti à la personne en situation d’handicap, maintenant on peut parler d’une sainte personne sans handicap, parce qu’on a pu le dépasser, du moment que le handicap n’est qu’une situation. Et comme chaque a besoin d’une reconnaissance sociale, cette dernière serait tel un moteur étique pour aggraver socialement la sainteté de cette personne, dont il réside la valeur du travail dans sa vie.

Article d'opinion de Zakaria Tlemçani, Doctorant à la faculté Saïs-Fès